A l’issue de ses études d’art, Nadine Labedade entame une série de peintures de grand format questionnant l’idée du cadre et de ses limites (1). Puis viennent des toiles issues d’une technique particulière de collage (2 et 3). Les châssis, pour la plupart de la taille de la plasticienne, montrent des surfaces complexes qui s’apparentent à de grandes palissades aux tons gris colorés (4, 5, 6 et 7) ou blancs (8, 9 et 10). On y trouve déjà une recherche d’assemblage (ici des bandes en fibre de verre), un goût pour les formes architecturées et pour la combinaison d’unités presque semblables. Fonctionnant par paires ou par polyptyques (11), les toiles mettent en effet en jeu la notion de séparation et de raccord déjà révélée dans la technique employée : laisser interagir la fibre de verre et le papier de soie noire par l’intermédiaire de la colle humide qui fait dégorger la couleur et dessine en surface une écriture aléatoire (12). Puis ce sont les notions d’épaisseur, d’intervalle et d’écart qui déterminent une autre série de grandes toiles superposées ou juxtaposées presque monochromes (13, 14 et 15), laissant apparaître parfois des déchirures (16 et 17).
Plusieurs expositions personnelles de ces travaux ont eu lieu dans les années 1990 : Abbaye de Ferrières dans le Loiret (exposition soutenue par l’ADATEC et la DRAC Centre), Centre Wallonie-Bruxelles à Paris (travail produit en collaboration avec un compositeur dans le cadre du Marché de la Poésie), Bourges et Saint-Jean de la Ruelle.